Deux maquis s'organisèrent près du village de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand dans le site boisé et encaissé de la vallée du Douron : l'un, créé en mai 1943, sur le versant est de la vallée, fut un maquis FTP, organisé par Pierre Lagadou, dit capitaine Jules et André Le Men, dit Victor autour initialement de la ferme de Coat Chanus. Les résistants recrutent des réfractaires du STO, organisèrent des parachutages et menèrent des actions de guérilla.
L'autre groupe de maquisards FFI, membre du réseau Libé-Nord, dirigé par le docteur Léon Le Janne, alias Commandant Noël, coopérant avec François Tanguy-Prigent, alias Jacques Le Ru, maire révoqué de Saint-Jean-du-Doigt, ayant sa base à Kerabars, en Plouégat-Guérand, se replia sur le versant ouest de la même vallée en juillet 1944 dans le bois de Saint-Laurent, surnommé Coat Janus. Sept lycéens du lycée de Morlaix, âgés de 17 ou 18 ans, formèrent un groupe de résistants au printemps 1943, organisé par Émile Guéguen et Gildas Lebeurier dit "Gil" ; parmi ses membres Louis Gourvil et Émile Le Jeune. Ce "groupe Gil" participa à diverses actions de résistance au Cloître-Saint-Thégonnec et à Plourin-les-Morlaix. Ses membres rejoignirent le maquis FFI de Saint-Laurent en Plouégat-Guérand, incorporant le "bataillon d'Ornano", dirigé par Édouard Lebeurier (1892-1986).
Quatre membres (Marcel Le Berre, René Morvan, Hervé Ollivier et Jacques Ollivier) de ce "bataillon d'Ornano", ainsi que l'agriculteur (François Trévien) et son employé (André Corvez) qui les cachaient à Pénarvern en Sainte-Sève furent, en raison d'une dénonciation, arrêtés par la Feldgendarmerie qui cerna la ferme, condamnés à mort par un tribunal allemand comme francs-tireurs le 10 juin 1944 et fusillés le même jour en un lieu inconnu, probablement dans les Côtes-du-Nord. Leurs corps n'ont jamais été retrouvés.
Les maquisards du maquis Saint-Laurent participèrent à tous les combats pour la libération de Morlaix (au Ponthou, à Plougasnou, à Lanmeur, au Boiséon en Plouigneau) le 8 août 1944. « Notre mission était de faciliter la progression des Américains en empêchant la destruction des voies de communication et en gardant les Allemands à la côte » déclare un ancien maquisard.
Son avion étant touché par un tir allemand, le capitaine Louis D. Morisson, de l'U.S. Air Force, ayant sauté en parachute, fut recueilli par des maquisards (une rue de Plouigneau a été baptisée "rue Capitaine Louis Morisson").
Une stèle implantée à Kerabars commémore le souvenir des maquisards disparus. Même si ces maquis ne durèrent que quelques mois, ils réunirent près de 500 résistants et réfractaires du STO. Une trentaine de ses membres poursuivirent le combat en participant à la libération de la poche de Lorient en mai 1945. (source :
https://www.plouegat-guerrand.bzh/commune/histoire/lhistoire-de-plourin )